Lors du temps 2 de la formation des T1/T2, nous avons expérimenté le GEASE.
Pour rappel : Un GEASE est un Groupe d’Entrainement à l’Analyse des Situations Éducatives. Il s’agit d’une technique qui s’appuie sur l’analyse collective pour aider à comprendre des situations complexes et problématiques tout en permettant à chacun de se former à cette analyse.
Les étapes du GEASE :
- Phase d’entrée en matière : explicitation du déroulé, règles d’or (CONFIDENTIALITÉ, BIENVEILLANCE, RESPECT MUTUEL, REGISTRE PROFESSIONNEL)
- Phase d’écriture individuelle : l’enseignant choisit une situation, sa réflexion est étayée par l’utilisation du tableau individuel qui propose un guidage. Il cette situation situation en deux ou trois phrases.
Puis présentation rapide en collectif :
- Résumé individuel de la situation en deux ou trois phrases afin de l’exposer au groupe pour permettre au collectif de choisir une ou deux situations à traiter collectivement.
- Le groupe choisit la situation qui sera traitée.
- Temps du récit oral de l’enseignant retenu devant le groupe, sans interruption jusqu’à son signal de fin.
- Phase d’échange collectif :
- Le groupe questionne pour faire préciser la situation
- Acteurs
- Origine du conflit
- Répétition du problème
- Lieux
- Le groupe émet des hypothèses d’explication
- Le groupe analyse les hypothèses et propose des pistes d’action
- Le groupe questionne pour faire préciser la situation
- Phase bilan :
- Phase de bilan en binôme : Chacun revient sur sa propre situation pour proposer des hypothèses d’explication et identifier de nouvelles pistes pour la faire évoluer.
- Phase de bilan en collectif : repérer les problématiques de métier questionnées à travers des situations difficiles
Un exemple concret
Pour ce temps de formation, la thématique proposée pour le GEASE était :« L’enseignant confronté à une situation vécue/perçue comme difficile »
- Parmi les situations proposées nous avons retenu :
- MS- Une crise lors du regroupement
- C1- Un élève qui se met en danger
- C2- Un élève en grade difficulté scolaire, parents non engagés dans la démarche d’aide
- C1- la gestion des EBEP
- C1- de l’excitation en fin d’après-midi, colère et stress au moment de l’habillage
- C3- En atelier de Français, un élève perturbateur avec des problèmes d’attention qui se déplace et dérange le groupe
- C1- Difficulté pour l’ATSEM de tenir son rôle
- C2/3- Des élèves perturbateurs pendant la séance de musique. L’intervenante craque
- C2- Une élève non lectrice, sans suivi, refus des parents pour mise en place d’une aide
- C1- Un élève allophone qui se met en danger
- Situation retenue
- Le groupe a décidé de travailler et de réfléchir sur la situation de l’élève de maternelle en crise au moment du regroupement.
- L’enseignant a donc précisé les faits : il s’agit d’un élève hautement perturbateur qui ne gère pas la frustration. Il entre en crise très souvent, devient violent et incontrôlable. Il hurle et doit être maitrisé par des adultes. La situation évoquée précisément s’est déroulée au cours d’un rituel d’accueil car l’enfant n’a pas accepté de laisser faire ses camarades.
- Les questions du groupe :
- Quelle est la fréquence des crises : aléatoire
- Comment réagit la mère de l’enfant : elle est dans le déni, dit qu’il ne fait pas de crise à la maison, elle utilise la « carotte » pour l’inciter à aller à l’école : promesse de cadeaux à la sortie de l’école.
- Quel rôle a l’ATSEM pendant ces crises : elle s’occupe des autres élèves
- A-t-on essayé de le sortir de la classe : oui, il sort dans le couloir sous la surveillance d’un adulte ou s’isole dans un coin de la classe
- Quelle est la fréquence des crises : aléatoire
- Comment réagit la mère de l’enfant : elle est dans le déni, dit qu’il ne fait pas de crise à la maison, elle utilise la « carotte » pour l’inciter à aller à l’école : promesse de cadeaux à la sortie de l’école.
- Quel rôle a l’ATSEM pendant ces crises : elle s’occupe des autres élèves
- A-t-on essayé de le sortir de la classe : oui, il sort dans le couloir sous la surveillance d’un adulte ou s’isole dans un coin de la classe
- Des Pistes :
- La Gestion des crises :
- L’enseignant n’est pas seul face à cette situation. De nombreux personnels et dispositifs sont mobilisés :
- Le directeur de l’école qui intervient si nécessaire et est en contact avec la maman
- Le RASED qui a pu observer l’élève et est présent lors des réunions à son sujet. Une équipe éducative a été programmée
- L’EPRC qui est allé en observation dans la classe à plusieurs reprises et qui est un appui et un relais auprès du Pôle ressources
- La circonscription qui est sollicitée pour toute question concernant cette situation et qui a réuni un Groupe de Suivi de Scolarité (GSC) afin de réunir tous les partenaires autour de la table et prendre des décisions validées par l’IEN
- Le DITEP (Dispositif intégré des Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques) qui propose un accompagnement par des éducateurs
- La famille de l’élève avec laquelle l’école est en lien et travaille autour de la question du bien être de cet enfant
- Des mesures ont été prises pour gérer les crises :
- Un protocole spécifiant la conduite à tenir en cas de crise
- Un emploi du temps aménagé et allégé
- Une classe d’accueil avec un espace adapté (tepee)
- Le groupe a constaté que les pistes d’amélioration de cette situation porteront sur la prévention et l’anticipation.
- L’enseignant n’est pas seul face à cette situation. De nombreux personnels et dispositifs sont mobilisés :
- Des propositions pédagogiques
- Consacrer un temps identifié (pendant l’accueil ?) dans l’emploi du temps à cet élève et le lui signifier
- Adapter l’emploi du temps à son rythme en lui proposant de participer à l’élaboration de ce dernier (des plages imposées, des plages libres)
- Diminuer les attentes concernant le temps d’attention : au cours d’une séance, l’autoriser à partir s’exercer en autonomie ou à faire en parallèle afin de ne pas gêner le groupe
- Identifier des ressources : renforçateurs, personnes (AESH…)
- Expliciter auprès de l’élève ce que l’on fait et pourquoi ?
- Se questionner sur son manque d’intérêt et de motivation pour l’école (peut-être est-ce trop facile, trop difficile ? Peut-être que cela va trop lentement, trop vite ?) et proposer des réponses adaptées (complexifier, s’appuyer sur un centre d’intérêt…)
- Évidemment ces pistes sont loin d’être exhaustives : les réponses se construisent souvent au fur et à mesure et en tâtonnant… Il est important de ne pas rester seul face à ce type de difficulté, ne pas hésiter à en parler et à se faire accompagner.
- Une autre situation
- Le groupe a choisi également d’évoquer le cas de l’intervenante débordée par la gestion du groupe.
- Nous avons analysé la situation et cela a permis de revenir sur la co-intervention et de préciser les règles et les attendus d’un tel partenariat.
- L’enseignant reste le responsable de la classe et des élèves. A ce titre, il est informé du projet pédagogique et a participé à son élaboration. Il précise le rôle de chacun et n’hésite pas à signaler auprès de la circonscription (CPC EPS Virginie Genin) toute situation problématique.
- La Gestion des crises :